Well Spotted-Shine your star (1995, Weird Records)
Ayant baigné dans la riche et valeureuse scène française des années 90, force de groupes tels que DRIVE BLIND, CONDENSE, PROHIBITION, SLOY, LES THUGS et autres SKIPPIES, je me devais d’inscrire WELL SPOTTED et ce superbe album au tableau d’honneur « made in 90’s » hexagonal.
Le groupe nous offre en effet un album dynamite et assez personnel pour qu’il soit impossible de le classer, ce qui est d’ailleurs la marque des grands disques, de ceux qui tout en étant ardus à aborder, se dévoilent au fil du temps et rendent l’auditeur accroc. Ici, ils conjuguent avec habileté la dualité vocale des excellents A SUBTLE PLAGUE, le côté noisy d’un SONIC YOUTH et les déflagrations noise des PORTOBELLO BONES, ces derniers étant même magistralement repris sur I see it. Ils adjoignent à cela l’éclectisme et la richesse d’un WELCOME TO JULIAN sur Surfing on a t-bone, par exemple, et s’offrent les services de Steve Mack, chanteur de THAT PETROL EMOTION, à la prod’. Et naturellement, tout cela débouche sur un album épatant, certainement l’un des meilleurs, et malheureusement des plus méconnus, que le milieu rock ait pu compter en son sein.
Dès From your window et son intro à la basse, massive et groovy, suivie d’un rythme presque dansant orné de six-cordes distordues, façon Lee ou Thurston, et d’un break qui semble calmer le jeu pour finalement laisser le morceau reprendre de la vigueur ensuite, on est interpellés par la capacité du groupe à composer de petits hymnes noise, d’autant plus qu’arrive ensuite un Trans earth violence lancinant et dont le chant féminin encanaillé s’avère accrocheur, les cassures de rythme initiées par le groupe étant également particulièrement efficaces et les guitares omniprésentes et excellentes dans tous les registres parcourus. Place ensuite à Creeping (yuppies), fonceur et qui lui aussi ralentit la cadence pour l’instant d’après relancer la machine, ce qui offre une variété de tons et d’émotions, et un panel sonore, forts intéressants. La voix se fait presque hurlée, à l’instar du chant chez leurs collègues tourangeaux des PORTOBELLO BONES, et les riffs, joués la rage au ventre et à cent à l’heure, laissent pantois, ce qui nous fait déjà un trio de chansons « introductives » d’un niveau inespéré. Noise always kurt , qui voit Claire et Pierre alterner au micro, évolue dans un registre saccadé, sur fond de guitares toujours délicieusement noisy et de rythmes instinctifs et variés, puis By myself, jouant également sur cette alternance au chant ainsi que sur l’alternance clarté/dissonance, enfonce définitivement le clou, y allant de son accélération sur les quarante dernières secondes.
Sur pratiquement 57 minutes, WELL SPOTTED nous balade dans les recoins de son univers, nous cognant pour à peine nous laisser nous relever, nous berçant à la va-vite pour mieux frapper à nouveau ensuite. Et on en redemande. Entre l’atmosphérique Little brother, qui menace sans jamais réellement exploser si ce n’est de façon contenue, et un Part de tarte bien nommé en conclusion, superbe pièce quasi-tribale qui bénéficie de l’intervention des Tambours de la Croix Royaume, puis un morceau caché instrumental, que du bon, du distordu, du haut de gamme, du savamment déjanté. Que ce soit sur Don’t kill the swan et le contraste entre ses guitares et la mélodie du chant de Claire, le sautillant Big mosquito dance mené par une batterie qui impulse un rythme donnant des démangeaisons dans les gambettes, ou le bouillonnant *****fucker avec ses accalmies suivies de déchaînements vocaux et instrumentaux de folie, puis ce Ré noisy en diable, WELL SPOTTED nous captive et on tient là, sans conteste, un des albums majeurs de notre scène, honteusement et injustement passé sous silence, ce qui, malheureusement, est représentatif de la frilosité de notre pays en matière de rock.
En tous les cas, un album de référence, à, posséder bien évidemment, et à user jusqu’à épuisement total.
Myspace Well Spotted
Drive Blind
Le groupe nous offre en effet un album dynamite et assez personnel pour qu’il soit impossible de le classer, ce qui est d’ailleurs la marque des grands disques, de ceux qui tout en étant ardus à aborder, se dévoilent au fil du temps et rendent l’auditeur accroc. Ici, ils conjuguent avec habileté la dualité vocale des excellents A SUBTLE PLAGUE, le côté noisy d’un SONIC YOUTH et les déflagrations noise des PORTOBELLO BONES, ces derniers étant même magistralement repris sur I see it. Ils adjoignent à cela l’éclectisme et la richesse d’un WELCOME TO JULIAN sur Surfing on a t-bone, par exemple, et s’offrent les services de Steve Mack, chanteur de THAT PETROL EMOTION, à la prod’. Et naturellement, tout cela débouche sur un album épatant, certainement l’un des meilleurs, et malheureusement des plus méconnus, que le milieu rock ait pu compter en son sein.
Dès From your window et son intro à la basse, massive et groovy, suivie d’un rythme presque dansant orné de six-cordes distordues, façon Lee ou Thurston, et d’un break qui semble calmer le jeu pour finalement laisser le morceau reprendre de la vigueur ensuite, on est interpellés par la capacité du groupe à composer de petits hymnes noise, d’autant plus qu’arrive ensuite un Trans earth violence lancinant et dont le chant féminin encanaillé s’avère accrocheur, les cassures de rythme initiées par le groupe étant également particulièrement efficaces et les guitares omniprésentes et excellentes dans tous les registres parcourus. Place ensuite à Creeping (yuppies), fonceur et qui lui aussi ralentit la cadence pour l’instant d’après relancer la machine, ce qui offre une variété de tons et d’émotions, et un panel sonore, forts intéressants. La voix se fait presque hurlée, à l’instar du chant chez leurs collègues tourangeaux des PORTOBELLO BONES, et les riffs, joués la rage au ventre et à cent à l’heure, laissent pantois, ce qui nous fait déjà un trio de chansons « introductives » d’un niveau inespéré. Noise always kurt , qui voit Claire et Pierre alterner au micro, évolue dans un registre saccadé, sur fond de guitares toujours délicieusement noisy et de rythmes instinctifs et variés, puis By myself, jouant également sur cette alternance au chant ainsi que sur l’alternance clarté/dissonance, enfonce définitivement le clou, y allant de son accélération sur les quarante dernières secondes.
Sur pratiquement 57 minutes, WELL SPOTTED nous balade dans les recoins de son univers, nous cognant pour à peine nous laisser nous relever, nous berçant à la va-vite pour mieux frapper à nouveau ensuite. Et on en redemande. Entre l’atmosphérique Little brother, qui menace sans jamais réellement exploser si ce n’est de façon contenue, et un Part de tarte bien nommé en conclusion, superbe pièce quasi-tribale qui bénéficie de l’intervention des Tambours de la Croix Royaume, puis un morceau caché instrumental, que du bon, du distordu, du haut de gamme, du savamment déjanté. Que ce soit sur Don’t kill the swan et le contraste entre ses guitares et la mélodie du chant de Claire, le sautillant Big mosquito dance mené par une batterie qui impulse un rythme donnant des démangeaisons dans les gambettes, ou le bouillonnant *****fucker avec ses accalmies suivies de déchaînements vocaux et instrumentaux de folie, puis ce Ré noisy en diable, WELL SPOTTED nous captive et on tient là, sans conteste, un des albums majeurs de notre scène, honteusement et injustement passé sous silence, ce qui, malheureusement, est représentatif de la frilosité de notre pays en matière de rock.
En tous les cas, un album de référence, à, posséder bien évidemment, et à user jusqu’à épuisement total.
Myspace Well Spotted
Drive Blind
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