Histoire de pochette

Ce cliché avant de faire le tour du monde en 1992 grâce à ce disque, avait déjà défrayé la chronique dans les années 60, en 1963 plus exactement. Le 11 juin, Thich Quang Duc un bonze vietnamien originaire de Hué au centre du pays, rallie Saigon la capitale au volant d’une Austin bleue ciel, arrivé à l’intersection entre Phan Dình Phùng street et Lê Văn Duyệt street, il gare sa voiture, ouvre le coffre et attrape un bidon d’essence. Aussitôt après il s’assoit en position du lotus au milieu du carrefour, aidés par deux autres moines qui l’accompagnaient, il s’asperge d’essence et craque une allumette. Il s’embrase devant une foule médusée.
Prévenus à l’avance que « quelque chose de spécial allait avoir lieu » Malcom Browne photographe d’Associated Press et David Halberstam du New York Times sont témoins de la scène. Le premier tire le célèbre cliché tandis que le second rapporte la scène dans son journal : « Les flammes venaient d'un être humain ; son corps brûlait et se déformait, sa tête noircissait et se carbonisait. Dans l’air flottait une odeur de chair humaine cuite ; les êtres humains brûlent étonnamment rapidement. Derrière moi je pouvais entendre les sanglots des Vietnamiens qui se rassemblaient. J'étais trop choqué pour pleurer, trop confus pour prendre des notes ou pour poser des questions, trop déconcerté pour penser…. Pendant qu'il brûlait, il n'a jamais bougé, jamais poussé un cri, son calme contrastait radicalement des pleurs des personnes qui se trouvaient tout autour de lui. »

Par ce geste ultime, le bonze Thich Quang Duc entendait protester contre l’oppression que subissaient les bouddhistes de la part du président autocrate Ngô Dình Diệm, un fervent catholique. Thich Quang Duc s’était préparé durant plusieurs semaines de méditation et avait expliqué ses motivations dans plusieurs lettres adressées à la communauté bouddhiste et au gouvernement du sud Vietnam.

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