Sebadoh "Bakesale"
Né en 1987 de la scission de Dinosaur Jr ; Sebadoh aura incontestablement marqué de son empreinte l’indie rock américain des années 90. Dans sa pléthorique discographie « Bakesale » est certainement l’album qui a eu le plus grand retentissement artistique et commercial, au point que 12 ans après sa sortie cet album continue de faire les beaux jours de nombre d’amateurs de rock indépendant.
En 1994, Sebadoh n’était plus à proprement parler un nouveau venu, il avait déjà sorti une tripotée d’albums et de E.P. mais son style résolument lo-fi noisyco-cyclothymique en avait fait un truc d’initiés, il lui manquait LE disque, celui qui lui permettrait de passer à la vitesse supérieure.en touchant un plus large public. Grâce à « Bakesale » Sebadoh allait réussir ce pari un peu fou de la démocratisation tout en conservant une crédibilité underground jamais mise à défaut. Comment ? Tout simplement en injectant à son rock noisy une bonne dose de mélodies pop.
C’est à Lou Barlow que l’on doit cette ouverture puisque c’est lui qui signe la plupart des petites merveilles pop de cet album comme « License To Confuse », « Magnet's Coil » ou « Rebound ». En songwriter avisé, Barlow a très intelligemment choisi de ne pas trop polir ses créations. Elles sont bâties autour de mélodies toutes simples qui conservent un brin d’imperfection lo-fi ce qui les rend attendrissantes en plus d’être accrocheuses et pleines de fraîcheur.
Le guitariste sait également comment s’y prendre pour composer des ballades folk rock pleines d’émotions, il l’avait déjà fait par le passé sur « Bubble & Scrappe » (1993) ou « III » (1991), il réitère la chose sur « Bakesale » avec « Not A Friend », « Mystery Man » et « Together Or Alone » qui sont des modèles de cette écriture typiquement américaine. Pas étonnant qu’avec une telle recette, mêlant savoir-faire et authenticité, Sebadoh soit parvenu à ses fins.
Le trio ne tourne pas non plus le dos à son passé punk puisque Jason Loewenstein livre avec « Careful », « Not To Amused » et « Drama Mine » une poignée de titres tendus et dissonants dans la grande tradition bruitiste du groupe.
Avec « Bakesale » Sebadoh parvenait à créer une véritable osmose entre ses aspirations mélodiques et son goût prononcé pour un rock furibond et imprévisible, il tenait là son album le plus ambitieux et paradoxalement le plus accessible. « Bakesale » allait lui permettre d’accéder au rang de formation phare du rock indépendant, un rang qu’il n’a pas quitté depuis.
1 Comments:
Eh oui, un album génial signé Sebadoh,encore une fois!
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